Le 23 novembre 2019, des militants demandant justice sur l’affaire du chlordécone ont manifesté en Martinique devant un supermarché de la ville du Robert, pour dénoncer l’empoisonnement dont nos populations sont victimes. 7 d’entre eux ont été arrêtés 5 jours plus tard, le 28, pour des faits de « violence sur agent de la force publique en réunion et avec arme ». Aujourd’hui, 13 janvier, ils doivent comparaître au Tribunal de Fort de France.
Dans ce genre d’affaires, ma pensée est toujours la même : peu importe ce qui s’est passé la première violence est celle institutionnelle, en l’occurence ici, celle de l’Etat français et de ses amis békés empoisonneurs. Je crois bien sûr les témoignages d’autres militants qui contredisent la version officielle, mais pour moi de toutes les façons, la vérité est toujours du coté de ceux qui luttent contre l’oppression. La vérité en tant que légitimité à se révolter. Parce qu’à ce jour, AUCUN des coupables dans le scandale du chlordécone, des deux côtés de l’Atlantique n’est inquiétés par la dite « justice ». La vraie violence, le gros crachat dans notre visage, il est là.
Peu importe votre vision sur la « violence » des militants dans les grèves, rassemblements ou autres en général. Peu importe que vous la condamniez car vous pensez qu’il est possible de s’opposer à un Etat colonial et aux provocations de ses forces de l’ordre sans que jamais la tension ne monte. Il n’empêche que nos colères ne doivent pas se tourner vers les militants, mais vers ce fait : les responsables de l’empoisonnement des populations guadeloupéennes et martiniquaises ont agit avec une totale impunité autrefois, et jouissent encore de la même impunité aujourd’hui. Mi sé sa ki dwèt pété tèt annou, sé yenki sa pou nou sonjé, larestan, sa pa ka vo an mèd.
Pour ceux d’entre nous qui sommes loin, nous ne pouvons pas ignorer ce qui se passe dans nos pays, parce qu’on le veuille ou non, si on a grandit là, ce poison est dans nos corps, et nous suit. Nous avons une responsabilité : suivre les luttes locales, diffusez leurs analyses, appels, actions, soutenir par différents moyens dans les possibilités de chacun. Car nous savons que comme toujours les militants sont diabolisés pour détourner le regard et oublier qui sont les vrais coupables. On ne peut pas dormir tranquilles en sachant que ce sont ceux qui luttent qui sont amenés devant un tribunal, alors que les autres sont là pèpères, et ont bien amassé leur argent etc. Big up d’ailleurs pour les gens en France qui se sont rassemblés hier à Paris en soutien !
Ce qui se passe aujourd’hui au tribunal de Fort-de-France mérite notre attention car c’est le symbole de cette justice coloniale à deux vitesses.
Je suis né à Pointe-à-Pitre, mais aujourd’hui, en solidarité, je suis Martiniquais. Tout mannyè sa ki po konpwann, nou ni entérè goumé ansanm pas militan Gwadloup ja pwan tayo osi anlè zafè a dlo la notaman. Alos sé yonn a lòt. Bref.
YO PWAZONÉ NOU MÈ SÉ FRÈ ANNOU KÈ YO VLÉ FÈ PÉYÉ ADAN TRIBINAL FÒDFWANS
ROUJ VÈ NWÈ KANMARAD MATINIK NOU ANSANM ANSANM
KENBÉ RÈD
Presse : « 7 militants anti-chlordécone convoqués par le tribunal correctionnel ce lundi 13 janvier »
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